« Le Verbe s’est fait chair »
(Jean 1, 1-18)
Noël est de retour. Nous avons préparé cet événement avec toute notre foi et notre amour. Nous avons attendu avec toute notre espérance. Nous avons ouvert nos cœurs à la Bonne Nouvelle et nos esprits à la merveille : Dieu vient parmi nous. Voici le moment de se réjouir et d’accueillir le Fils de Dieu. Voici le moment de remplir nos yeux d’émerveillements et nos cœurs d’action de grâce. Celui qu’on attendait est arrivé. Celui qu’on espéré est là parmi nous. Messie, Grand Roi, Prophète, Envoyé, fils de David… tant de titres qui ne dépassent celui tant merveilleux et étonnant de Fils de Dieu. Qui pouvait comprendre sinon Marie la toute pure ? Qui pouvait se réjouir sinon Joseph le juste ? Qui pouvait l’admettre sinon Elisabeth l’inspirée ? Qui pourra le reconnaître sinon Jean Baptiste le zélé ?
L’événement si simple et si commun de la naissance d’un enfant, si beau et émouvant, si surprenant et si provoquant… passera inaperçu aux yeux d’un monde empêtré dans ses problèmes, ses conflits, ses tentations. Il sera perçu par les cœurs purs et simples, les chercheurs de Dieu, les croyants, les demandeurs de pardon et de grâce. Il sera le nouveau point de départ de vies brisées, de vies gâchées, de vies rompues. Il sera la motivation de vies consacrées, de vies en attente de hauteur, de vies dynamisées.
La naissance du Fils est une Bonne Nouvelle qui bouleverse nos schémas, nos idées, nos philosophies et même nos croyances religieuses. Elle provoque notre réflexion et change nos perspectives. Elle dépasse nos cadres de pensée et nous entraîne vers un ailleurs de grâce et de paix. Elle est impossible pour les esprits obtus et merveilleuse pour les cœurs ouverts. Elle est la réponse de Dieu à la folie du monde et l’expression de son amour dans nos déserts affectifs.
Noël dépasse la seule naissance du Christ. Il nous plonge dans le mystère d’un Dieu qui aime, qui ne sait qu’aimer, qui ne veut qu’aimer. Il aura fallu du temps, des échecs, des incompréhensions… Il aura fallu les prophètes et les saints… il aura fallu les humbles de cœurs… il aura fallu la vierge Marie… pour changer de perspectives et d’idées, pour accueillir la vérité provocante d’un Dieu différent, tout-autre et tout-proche. Il aura fallu du courage et beaucoup de foi pour admettre l’Incarnation, pour voir en Christ le Fils de Dieu, pour accueillir le Verbe fait chair, pour toucher le Verbe de vie.
Noël, c’est la réponse de Dieu à nos attentes et à nos questions, à nos désirs d’infini et nos rêves d’éternité, à nos difficultés et à nos échecs. Noël, c’est Dieu qui vient nous transformer et préparer la rencontre. C’est l’échange merveilleux des natures qui s’unissent enfin en l’unique Personne du Verbe. Noël, c’est Dieu-avec-nous, concrètement, physiquement, naturellement… pour vivre humainement, spirituellement, filialement. C’est l’éternité qui englobe le temps, l’infini qui pousse les limites du fini, le divin qui assume l’humain. C’et le chamboulement des catégories pour nous remettre sur pieds !
Car un Enfant nous est né, c’est le fils de Marie couverte de l’ombre de l’Esprit Saint, c’est le Fils de Dieu uni ontologiquement à l’humanité. C’est le Christ Seigneur qui ira jusqu’au bout de la logique de l’amour. Les Evangiles nous préparent à encore plus car si Noël est déjà époustouflant de beauté et de nouveauté, la croix et la Résurrection seront époustouflantes de vérité et de grâce. Elles ouvriront le Ciel aux croyants devenus fils et filles du Père par le Christ.
Noël, c’est « Une bonne nouvelle » : Dieu vient et se fait l’un de nous. Qu’espérer de plus que Dieu lui-même ?
Noël, c’est « Une grande joie pour le peuple » : enfin libérés, nous pouvons ressentir cette joie profonde et pénétrante d’une Présence aimante et agissante. Qui pourra nous la ravir ?
Noël, c’est « Une grande lumière » qui plane sur l’univers pour éclairer nos esprits et nos cœurs, pour ouvrir des horizons, pour vivre dans la clarté d’en-haut.
Noël, c’est « Une nouvelle filiation » qui s’annonce et qui éclatera le jour de Pâques.
Noël, c’est « Le Verbe de Dieu qui est l’un de nous » et qui établit sa demeure en nous. Et là où est le Fils, là aussi est le Père. L’Esprit est donné pour que la communion trinitaire se vive en nous.
Noël, c’est « La grâce et la vérité qui sont données » pour une vie humaine équilibrée et ouverte, spirituelle et filiale, naturelle et surnaturelle, limitée mais vouée à l’infini.
Que la grâce de ce jour béni nous pénètre et nous réchauffe, qu’elle nous éclaire et nous illumine, qu’elle nous fasse toucher le mystère et nous en nourrisse.
Que la bénédiction de Dieu nous touche et nous transforme afin de devenir ce que nous sommes vraiment selon la volonté du Père par le Christ dans l’Esprit Saint.
Que la beauté nous attire à elle et qu’elle nous enseigne à vivre dans la lumière et la vérité.
Que l’amour de la Trinité nous transporte et nous transfigure par une possibilité inespérée de communion et de partage, par un désir immense de beauté et de lumière, par un élan filial éternel qui nous plongera dans la communion.
Que Noël fasse déjà étinceler les lumières de Pâques !
JOYEUX NOËL
LE VERBE S’EST FAIT CHAIR ET IL EST PARMI NOUS
JOIE ET BEAUTE NOUS ACCOMPAGNENT
GRÂCE ET VERITE NOUS SONT DONNEES
CHRIST EST L’UN DE NOUS